Bonjour, chers amis auditeurs, et merci de nous accompagner dans une nouvelle édition du Spécial Auditeurs. Nous vous remercions, pour vos lettres pleines de gentillesse et vos points de vue qui nous aident à améliorer les programmes de la radio francophone iranienne.
- Aujourd'hui, nous donnerons la parole à plusieurs de nos auditeurs, et nous présenterons des sujets sur la vie du grand penseur musulman, Seyyed Djamaleddine Assadabadi, de la grande fête de Nowrouz, qui marque le nouvel an iranien, de la vie et de l’œuvre du poète contemporain Mehrdad Avesta, et enfin, pour clôturer, du bazar de Zanjan. Restez avec nous.
- Nous commencerons le "Spécial Auditeurs", comme à l'accoutumée, par la lecture des courriers et courriels de nos lecteurs.
- La première lettre d'aujourd'hui, qui est, en effet, un mail, nous est parvenue de France, de la part de notre auditeur répondant au nom d’Ali, qui nous a envoyé, également, un article et qui s’exprime, ainsi, dans son message :
- « Salem aleykoum, Je m'appelle Ali et je réside en France. Je vous écris pour la promotion de mon journal que j’ai mis en ligne. Il s'appelle «Le Journal du Forkane». Je vais vous expliquer en quelques lignes l’objectif de ce journal. Le Journal du Forkane ne se veut pas un simple journal événementiel, mais une approche globale des problèmes mondiaux, en particulier, ceux qui touchent le monde musulman. Comme vous le savez, les Musulmans sont, en effet, la seule communauté qui tient encore debout, tout en boitant. Cette approche permet de ne pas se perdre dans un labyrinthe de faits rapportés, sans critique, ni jugement. »
- Cher Ali, merci pour ce contact avec à la radio en langue française de la VRII. Nous sommes très heureux de pouvoir présenter votre journal. Ami, à très bientôt.
- Nous avons, également, reçu un mail de notre fidèle ami marocain, Labiad Bouabid, qui nous écrit ainsi :
- "Chers amis de la radio, j'ai bien publié votre émission Spécial Auditeurs du 29 janvier sur mon blog sur le lien suivant :http://www.ondescourtes.blogspot.com/. vos annonces et nouvelles sont les bienvenus."
- Cher ami, merci infiniment pour votre gentil mail et d’avoir mis notre programme sur votre blog. Nous vous disons au revoir et à la prochaine fois.
- Le dernier courriel d'aujourd'hui nous est parvenu de notre très fidèle ami, Alain Tremblay. Alain dit :
- « J'accuse réception d'un calendrier islamique pour la nouvelle année 1432; d'une magnifique carte de vœux de l'IRIB et d'un sondage interne. Ma santé est bonne; je souhaite que ce soit réciproque, en ce qui vous concerne, ainsi que votre entourage. Je poursuis du mieux que je peux, la lecture du Saint-Coran que vous m'avez fait parvenir, jadis. Ayez du bon temps, en cette XXXIIème année de la révolution iranienne, toujours, pertinente, à l'ère présente. Qu'elle perdure! »
- Cher ami, nous vous remercions infiniment pour votre fidélité et nous sommes heureux que vous ayez reçu notre calendrier et notre carte postale et d’apprendre que le programme «La voie de la Lumière» vous intéresse. Ami, à la toute prochaine fois.
- Chers auditeurs, nous vous parlerons, aujourd'hui, de la vie d’un grand penseur musulman, Seyyed Djamaleddine Assadabadi.
- Sayyed Jamāl Al-Dīn Assadabadi est né, en octobre 1838, à Assadâbâd, un district de la province de Hamadan, en Iran. Il a, d'abord, étudié à la maison avec son père, puis, a poursuivi ses études, à Qazvin, à Téhéran, et, enfin, dans les villes sanctuaires chiites d'Irak, Nadjaf et Karbala, avant d'entreprendre un voyage d'études, dans les localité environnantes.
- Il apprend l’arabe, au début de son parcours scolaire, et étudie le Coran, ainsi que quelques rudiments de sciences islamiques. À dix-huit ans, il achève ses études religieuses et part, en Inde, pour étudier les sciences dites modernes. À l’âge de dix-neuf ans, en 1857, il se rend au Hijaz, pour accomplir le pèlerinage, à La Mecque. Toute sa vie durant, il ne cessera d’étudier.
- Il se rend, en Inde, avant d’aller, en Égypte, où il séjourne pendant quelque temps, fréquentant, régulièrement, la Mosquée al-Azhar. Sa maison est, alors, un lieu de visite, pour un grand nombre d’étudiants et de chercheurs, en particulier, des Syriens. Il part, ensuite, à Istanbul, sous le gouvernement d’Abdülhamid II. Sa réputation grandit et sa renommée s’accroît. Son appel à la nécessité de la réforme trouve de bons échos chez les Ottomans.
- Il quitte Istanbul, pour revenir, en Égypte, en 1871, où il est accueilli avec tous les honneurs, par les Égyptiens. Le gouvernement d’Égypte l’avait accueilli et lui avait accordé une allocation, pour rester dans le pays. À cette période, il rencontrera Muhammad Abduh. Durant ces années, il s’était groupé autour de lui des personnes avec lesquelles il avait formé des cercles de formation. Dans ces cercles de formation, ils abordaient la haute théologie, la philosophie spéculative traitant des sciences naturelles et intellectuelles, l’astronomie, le soufisme, et le droit musulman.
- Puis, il va à Londres, et, ensuite Paris, en 1882. En France, il se fait rejoindre pas ses étudiants, dont Muhammad Abduh. Les deux hommes créent, ensemble, un hebdomadaire, en arabe, «al Urwa-al Wuthka» (le lien indissoluble, tiré du Coran). Le 1er numéro est paru, le 13 mars 1884, et le 18e et dernier numéro, le 17 octobre 1884. Cette revue avait été envoyée, en Égypte et en Inde ; elle avait été, cependant, considérable ; elle avait attaqué l’action anglaise, dans les pays, à majorité musulmane, et elle avait souligné les bases doctrinales, sur lesquelles, devrait s’appuyer l’Islam, pour retrouver sa vigueur.
- La conférence du philosophe français, Ernest Renan, à l’Université de la Sorbonne, tentait de démontrer que la religion musulmane était, par son essence même, opposée au développement de la science métaphysique. Seyyed Djamaledine lui répond, en prouvant que l’Islam est la religion de la science et du progrès.
- Le Shâh d’Iran, Nasseredin Shâh, l’invite à venir, à Téhéran, où il l’honore et lui affiche son estime, mais, peu à peu, sent que les idées de Seyyed Djamaleddine constituent un danger pour le trône d’Iran. Il modifie, alors, son attitude envers son protégé. Seyyed Djamaleddine demande, alors, au Shâh la permission de quitter l’Iran.
- L’influence de Seyyed Djamaleddine était tellement forte qu’il parvint à faire publier, par certains savants iraniens, une fatwa interdisant la consommation de tabac, après que la Régie de Tabac fut cédée à une société hollandaise. C’est le cas de Mirzā Muhammad Hassan Ash-Shirāzi, qui émet une fatwa interdisant aux Iraniens la consommation de tabac. Ces derniers observent, scrupuleusement, cette interdiction, allant jusqu’à demander l’annulation d’un accord signé avec une société anglaise.
- Après une rude vie pleine de vicissitudes, Seyyed Djamaleddine meurt, à Istanbul, à l’âge de soixante ans. Tout comme sa vie avait suscité les polémiques et les passions, sa mort entraîne, également, de longues polémiques. Tandis que certains ont des doutes sur les causes de sa mort, d’autres pensent qu’il a été empoisonné.
- Chers auditeurs, nous allons, à présent évoquer un thème sur le début de Nowrouz, en Iran
- Le premier mois de l'année iranienne est "farvardine". Celui-ci commence en même temps que le printemps, soit le 21 mars du calendrier grégorien. Nowrouz, comme son nom l'indique, est une fête qui est célébrée à l'occasion de l'avènement de la nouvelle année. Le "jour nouveau" apparaît, au début du "mois nouveau" de la nouvelle année. Son apparition, dans l'histoire du passé, a signifié le changement d'année. Au Nord et à l'Est du Khorasan, dans l'ancien temps, des Iraniens se servaient de l'expression "an nouveau" (no sard ou no sal), qui avait le même sens, et que l'on utilise, encore, dans les manifestations de joie, à l'occasion de la fête du Nowrouz : que l'année nouvelle vous soit favorable et que pendant cent ans, elle se perpétue, dans la joie et l'abondance.
- A supposer même que le Nowrouz ne fût, au début, qu'un simple rappel du changement d'année et de mois et qu'une procédure spéciale en annonça le moment, avec le temps, des modifications graduelles et diverses intervinrent et lui enlevèrent son caractère astronomique, pour en faire une manifestation religieuse, officielle et politique.
A la suite de l'association de ces différents caractères qui ont, chacun, une importance suffisante, pour provoquer des réjouissances séparées, un nouveau Nowrouz, le "Nowrouz Soltani" fit son apparition, il y a neuf siècles, et se stabilisa, à l'équinoxe de printemps.
- Le roi Djamchid avait vaincu des géants maléfiques qui faisaient régner la terreur dans le pays. Djamchid les contraignit à le porter assis sur son trône, durant toute une journée, de la ville de Damavand à celle de Babol. A la vue du triomphal cortège du roi victorieux dominant les géants asservis, ses sujets grandement surpris et admiratifs lui couvrirent la tête de pierres précieuses et appelèrent ce jour béni "Nokrouz", c'est-à-dire "Point du Jour". Au fil des siècles, ce mot s'est altéré en "Nowrouz", ce qui signifie "Nouveau Jour". C'est, donc, ainsi qu'ont été appelées les fêtes qui marquent le début de chaque année nouvelle.
- A l'époque des Sassanides, les rois participaient à cette fête, l'entouraient de toute la pompe voulue et n'hésitaient devant rien pour qu'elle fût célébrée avec un faste spécial. Ce jour-là, le monde se rassemblait autour du trône du roi, lui rendait hommage et faisait la fête, avec force vin, musique et danse.
- Ce premier jour de l'année étant également la fête du roi, les impôts perçus lui étaient apportés et des pièces d'or à son effigie étaient frappées. La "Maison du Feu", foyer secret des Zoroastrriens, était soigneusement lavée, rangée et décorée, car, le soir du dernier mardi de l'année, appelé "chabé tchâhar-chanbé soury", c'était la fête du Feu. Sur chaque grande place étaient allumés des brasiers, par-dessus lesquels, les habitants bondissaient en criant aux flammes : "Sorkhié to az man va zardié man az to", ce qui signifie : "Donne-moi ta belle couleur rouge et prends en échange ma pâleur maladive !".
Puis on faisait éclater des pétards et partir des feux d'artifice. Beaucoup, parmi lesquels, surtout, les enfants, parcouraient les ruelles de la ville, en tapant sur des casseroles, pour annoncer le dernier mardi de l'année. Ils allaient, de porte en porte, pour recevoir des friandises. Les artistes de la cité, déguisés en noirs et vêtus du "hadji firouz", habits aux couleurs très vives, défilaient en chantant et en dansant, pour égayer les habitants et les avertir, s'il en était nécessaire, de l'approche de la nouvelle année. La veille du Jour de l'An, tous se levaient très tôt, pour se rendre au bord des rivières, vers les sources, les puits et les points d'eau, afin d'y célébrer la fête de l'eau, en jouant et en s'aspergeant mutuellement. Une fois ce rite purificateur accompli par ces ablutions, avant tout échange de paroles, il fallait manger un aliment sucré, symbole de douceur et de joie.
- Par la suite, avec la disparition du système astronomique des années calculées sur cent-vingt ans et le début de celui de Yazd Djerdi, à l'origine, de Mahmoud le Gaznevide, cette fête de la révolution de la nature devint la fête de l'équinoxe de printemps. La verdure du printemps, le renouveau de la vie, dans les plaines, le changement de temps coïncident avec la date de cette fête. Les écrivains, les poètes et les astronomes iraniens ont, encore, ajouté leurs connaissances, pour que la fête du Nowrouz soit celle du printemps et de la joie. Bref, toutes les couches sociales de l'Iran, les dirigeants et les dirigés, les savants et les ignorants, les pauvres et les riches, les religieux et les autres ont manifesté un attachement particulier à la célébration de la fête du Nowrouz.
- Cette fête a acquis un caractère général, pour les Iraniens et les Musulmans, dans le monde, à l'Ouest, les Turcs, les habitants de l'Inde, de la Chine, de l'Afrique et de l'Europe ont participé, plus ou moins, à la célébration du Nowrouz.
- Les Musulmans qui se rendaient, en Chine, par la Mongolie, ou en Inde, par le Pendjab, ceux qui, en bateau descendaient le golfe Persique, jusqu'à Zanzibar et les côtes orientales de l'Afrique du Sud, les Kurdes qui se rendaient, en Egypte, par la Syrie, les Turcs qui avaient occupé tous les territoires situés entre la presqu'île Balkanique et les rives du Danube, les Tatars qui se sont établis, le long de la Volga, jusqu'en Crimée, emportaient avec eux quelques manifestations de la fête de Nowrouz, dans les territoires, où ils s'installaient. Les navigateurs du golfe Persique prirent l'habitude de compter, depuis le jour de Nowrouz, les dates de leurs activités annuelles, et lorsqu'ils entreprenaient des voyages, ils en fixaient la durée, en partant de la fête de Nowrouz. Dans leurs récits, ils déclaraient que le 80ème jour, par exemple, ou le 170ème jour, à partir de la date de Nowrouz, ils quittaient l'Afrique vers l'Inde ou l'Inde vers l'Afrique, en suivant les voies maritimes appropriées. Malheureusement, les anciennes et grandes villes de l'Iran qui étaient les centres du maintien des traditions et des coutumes de l'Iran, ont été, en grande partie, détruites, avec le temps. Seule la ville antique d'Ispahan est restée à l'emplacement où elle se trouvait à l'origine ; elle a supporté tous les coups du sort et a su se maintenir, en conservant ses coutumes et traditions.
- C'est la raison pour laquelle la fête de Nowrouz a toujours eu un relief particulier, dans la ville d'Ispahan, et quand Azod ed Dowleh Deylemi se trouvait, dans sa jeunesse, à Ispahan, il assista aux fastes de la fête de Nowrouz au bazar, et contempla l'enthousiasme de tous les habitants, jeunes et vieux, hommes et femmes, s'en donnant à cœur joie, le jour de Nowrouz, liquidant à des prix minimes les produits qui se trouvaient au bazar et s'oubliant, complètement, dans la jubilation de tous.
- Chers amis, nous vous présentons, aujourd’hui, la vie et la poésie du poète contemporain iranien, Mehdad Avesta.
- Né, en 1929, à Boroudjerd, dans la province du Lorestan, Mehrdad Avesta (de son vrai nom Mohammad-Reza Rahmani), fit ses études primaires et secondaires, dans sa ville natale ; puis, à l’âge de douze ans, il se rendit, à Téhéran, pour poursuivre ses études et passer une maîtrise de philosophie.
- Il se révéla comme poète, quand il n’avait que dix ans, ce qui provoqua l’étonnement de son instituteur et de ses parents, versés, d’ailleurs, dans la poésie persane. Son grand père maternel ayant pour pseudonyme «Ranaa» était un poète de talent et de bon goût.
- Il commença à enseigner, dès l’âge de vingt-quatre ans, diverses matières, à l’Université de Téhéran : la littérature, la critique d’art, la mythologie, l’histoire de la musique. Après l’avènement de la Révolution islamique, en Iran, il exerça diverses fonctions administratives, dont la présidence de l’Université de Téhéran. Il s’éteignit, dans son bureau, le 7 mai 1991, lorsqu’il corrigeait les poèmes d’un jeune poète de province.
- Les Oeuvres poétiques principales d’Avesta sont les suivantes : Vin du cru, L’épopée d’Arach, Rama, Imam, une épopée pas comme les autres (prose poétique), l’édition du divan de poésie de Salman Savodji, l’édition de deux traités d’Omar Khayyâm intitulés «Traité de l’existence» et «Nowrouz nameh» (Lettre sur la fête de Nowrouz). Il a laissé derrière lui plus de 40 essais et ouvrages de recherches, dont certains ont été publiés, après sa mort. Voici, pour terminer, un poète du maître Avesta :
-Dis-moi qui tu es ? Soleil ou lune ? Dis-le-moi ?
Rêve ou songe, larme ou plainte ? Dis-le-moi !
J’ai à peine parlé de ta passion, tu m’as dit de brûler et de me taire
Dis-moi, qu’est-que tu veux encore de moi ? Dis-le-moi !
Tu ne prends pas des nouvelles de ton amour malheureux
Aie pitié de mon état, parle-moi parfois !
- Chers auditeurs, pour terminer l’émission de cette semaine, nous voulons vous parler du marché couvert ou le Bazar de la ville de Zanjan.
- Zanjan est connu, pour ses magnifiques objets artisanaux, comme les couteaux, les sandales traditionnelles appelées charoogh et malileh, que l’on trouve, souvent, sur le marché couvert de la ville. De par son ancienneté, son architecture et sa structure unique, le bazar de Zanjan est répertorié comme l’un des plus importants monuments historiques de l’Iran. La construction de ce bazar a commencé, à l’époque de Aghâ Mohammad Khân Qâdjâr, pour s’achever, au début du XIXe siècle, à l’époque de Fath’ali Shâh.
- Au début du XXe siècle, on y a construit des mosquées, des maisons et des hammams. Couvrant une surface de 15 hectares, il est le plus grand bazar couvert de style qâdjâr, en Iran. Etiré comme une longue ligne parcourant la ville du Nord au Sud, il divisait, auparavant, l’ancienne ville en deux parties, orientale et occidentale.
- Doté de 56 entrées, il reliait entre eux tous les différents quartiers de la ville. Cet ensemble, que l’on appelle aujourd’hui Madjmue-ye bazar-é Zandjân, est divisé en différentes parties, selon les objets que l’on y vend, avec le "quartier" des orfèvres, des drapiers, des chapeliers.
- Chers amis, notre programme touche ici à sa fin. N'hésitez pas à nous écrire, par courriers ou mails, et à embellir, ainsi, notre programme, de vos suggestions et points de vue. Rendez-vous à la semaine prochaine!
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