lundi 23 mai 2011

Spécial Auditeurs du 21 Mai 2011 IRIB







- Un Bonjour très spécial à nos amis du «Spécial auditeurs», qui nous envoient des dizaines de courriels, par semaine, pour nous donner des conseils, nous féliciter pour ce que nous faisons ou mieux encore nous critiquer. Tous vos courriers et courriels sont les bienvenus, puisqu’ils nous permettent d’améliorer la qualité de nos émissions et d’être à même de mieux répondre à vos attentes ….
- Et oui, et dans la foulée, nous nous excusons, auprès de notre cher lecteur et auditeur, André Biot qui nous reproche, à juste titre, d’ailleurs, d’oublier d’épeler les noms persans cité en cours d’émission.
- Eh oui, Je trouve qu’André a totalement raison ! Ces noms sont difficiles à mémoriser, pour nos nombreux auditeurs, qui suivent, assidûment, nos cours de persan et qui aimeraient nous entendre les prononcer, très clairement. Très bien, cher André promis, on n’oubliera désormais d’épeler les mots.


- Et à propos, n’oubliez pas de faire un petit tour sur notre site et de consulter la dernière leçon du «persan sans peine». Voici l’adresse :
http://french.irib.ir
- On parle de quoi cette semaine ?
- Oh, comme toujours, de tout, de poésie, de culture, de médecine traditionnelle, de danse, et quoi d’autre ?
- De nos auditeurs bien sûr, dans spécial auditeurs…………
- C’est parti …..
- «Tandis que l'Aube, héraut du jour chevauchant tout le ciel,
Offre au monde endormi un toast "Au Vin"
Le Soleil répand l'or matinal sur les toits de la ville -
Royal Hôte du jour, remplissant sa cruche».
- C’est beau, et tu peux me dire de qui sont ces vers ?
- Khayyam ou, plus exactement, Ghiyath ed-din Abdoul Fath Omar Ibn Ibrahim Khayyām Nishabouri, né, le 18 mai 1048, à Nichapour, au Khorasan, et mort, le 4 décembre 1131.
- Je parie que la moitié de nos auditeurs ont, déjà, entendu ce nom. Puisque Khayyam est, de loin, l’une des figures des lettres classiques persanes, la mieux connue et la plus appréciée, en France.
- Exact. Si on commence notre Spécial d’aujourd’hui avec ces beaux vers de Khayyam, c’est parce que, ces jours-ci, on célèbre son neuf cent soixante troisième anniversaire. Sa vie est, d’ailleurs, entourée de mystères, et peu de sources sont disponibles, pour nous permettre de la retracer avec précision. Les chercheurs pensent, généralement, que ce poète, astronome, mathématicien, est né dans une famille d'artisans, des fabricants de tentes, et qu’il a passé son enfance, dans la ville de Balhi, où il étudiait, sous la direction de Cheikh Mohammad Mansuri, un des chercheurs les plus célèbres de son temps.
- Mais parle nous un peu de sa poésie, c’est quand même pour cela qu’il a un si grand succès, en Occident.
- Oui, justement ! Ses poèmes sont appelés « Rubaïyat » (persan: رباعى [robā`i], pluriel [robā`iāt] ), ce qui signifie «Quatrains». Ces quatrains recèlent de vraies perles mystiques. Il y est question de tout, de l'ivresse mystique, de chagrin de désespoir, de lucidité, de sagesse d’épicurisme, de tolérance.
- Les agnostiques occidentaux voient en lui un de leurs frères, né trop tôt, tandis que les Musulmans perçoivent plutôt chez lui un symbolisme ésotérique, rattaché au Soufisme. Khayyam indiquerait, comme le fera Molana, plus tard, que l'homme, sur le chemin menant au divin, n'a pas besoin de lieu dédié, pour vénérer son Dieu, puisque le Créateur est omniprésent. Son temple, sa mosquée, est partout.
- Mais comment se fait-il qu’il est tellement connu, en Occident ?
- C’est l’auteur américain, Edward Fitzgerald, qui a fait connaître au grand public, en 1859, l'œuvre poétique de Khayyam, et sa traduction, bien qu’imparfaite, a servi de référence aux traductions dans beaucoup d'autres langues.
- Et les Français ? Est-ce qu’il y a, parmi les Français, des Khayyamologues de renom?
- Mais, bien sûr, l'orientaliste Franz Toussaint ! Il n’aimait, d’ailleurs, pas la traduction de Fitzgerald, et préféra effectuer une nouvelle traduction, à partir du texte original persan, plutôt que l'anglais, avec le parti-pris de ne pas chercher à traduire les quatrains en quatrains, mais dans une prose poétique qu'il estimait plus fidèle.
- Mais il n’y a pas que ces deux érudits à s’être inspirés de Khayyam. Depuis sa découverte, en Occident, Omar Khayyâm a exercé une fascination récurrente sur des écrivains européens, comme, par exemple, sur Marguerite Yourcenar, qui confessait quelque part : "une autre figure historique (que celle de l'empereur Hadrien) m'a tentée avec une insistance presque égale: Omar Khayyam... Mais (sa) vie... est celle du contemplateur, et du contempteur pur" tout en ajoutant, avec une humilité qui fait défaut à beaucoup de "traducteurs", "D'ailleurs, je ne connais pas la Perse et n'en sais pas la langue".
- Intéressant !
- Oui, Khayyam a, aussi, inspiré le roman Samarcande d'Amin Maalouf, et puis, musicalement, son influence est bien perceptible, dans l’œuvre des compositeurs, comme Sir Granville Bantock, qui a composé Omar Khayyam, grande symphonie pour solistes, choeurs et orchestre, ou encore, chez Jean Cras, dans son Roubayat, cycle de mélodie.
- Mais il n’y a pas que sur terre qu’on trouve les traces de Khayyam. Un cratère lunaire a été baptisé de son nom, en 1970, et puis l'astéroïde 3095 Omarkhayyam a été nommé, en son honneur, en 1980.
- C’est pas mal non ? ! Alors, M. Niki, une petite musique, svp.
- Il y a quelque temps de cela, l’un de nos auditeurs nous demandait des précisions sur la médecine traditionnelle iranienne. Eh bien, plutôt que d’évoquer l’histoire de cette branche très ancienne, nous allons nous concentrer sur deux plantes qui reviennent, régulièrement, dans les manuscrits de la médecine traditionnelle de la Perse.
- Il y a, d’abord, la rose. Les Iraniens sont parmi les premiers peuples à avoir découvert les vertus nutritives et médicales de la rose. Selon la médecine traditionnelle d’Iran, la couleur et le parfum de la rose calment le stress. Que ce soit, dans la parfumerie, où, depuis toujours, son essence donne forme aux idées des maîtres de l’odorat ou dans la gastronomie, où, séchée ou sous forme d’essence, elle sert d’aromate, cette fleur est, depuis des siècles, la préférée des habitants et des cultivateurs de «Ghamsar», à Kâshân, au centre de l’Iran.
- Stop ! Epelez le mot, svp.
- Gh, comme rome, A, comme alors, m, comme mur, S, comme sire, A, comme Adam, et R, comme ruine.
- Merci. Puisqu’on a commencé le programme par de la poésie, sachez que nulle autre délicate plante ne s’est autant vu octroyer le rôle de muse, auprès des poètes iraniens. Ceci, peut-être, parce que la rosa damascena, parfaitement, à l’aise, dans les conditions pourtant extrêmes de la région quasi désertique de Kâshân, y existe, depuis toujours.
- D’ailleurs, je ne cesse de me demander pourquoi on l’appelle comme çà «Rose damascena» et pas autre chose, par exemple, «Rosa iranicus».
- Belle proposition de notre ami Narguesse, à méditer surtout !
- La médecine traditionnelle iranienne apprécie, aussi, les vertus du safran. En fait, avant d'être un condiment, le safran est utilisé pour ses propriétés médicinales. Il libère l'énergie, apaise les spasmes, calme les brûlures, ainsi que les douleurs. Des recherches récentes soulignaient son action préventive dans le cas d'artériosclérose et d’excoriations.
- C'est l'un des végétaux les plus riches en vitamine B2, en vitamine A, et puis, ces pigments jouent un rôle de stimulant digestif. De façon générale, le safran agit sur le système nerveux: il est à la fois analgésique et tonique. Mais n’en abusez pas trop, il risque de vous provoquer des crises de fou-rire incontrôlables !!!
- Si l'on considère, depuis fort longtemps, que le safran apporte la gaieté, ce n'est pas sans raison. Des essais cliniques ont été menés, en Iran, dans la médecine traditionnelle persane, où l'on traite, de façon courante, la dépression, avec cette épice.
- Et puisque l’on parle de safran, plante originaire du Khorasan, un peu de musique khorasani, ne nous fera pas de mal, allez-y, Maestrro !!!
- Le calendrier national accorde une importance toute particulière à la journée du 18 mai. Elle est baptisée "Journée du patrimoine culturel".
- Tu sais que l’Iran est membre de l’UNESCO, depuis le 6 septembre 1948 ? Entre l’Iran et l’UNESCO, il y a, donc, une étroite coopération qui n’a, pratiquement, jamais cessé. Mais ce n’est qu’après la Révolution islamique de 1979 qu’un premier site iranien a fait l’objet d’une inscription, sur la liste du patrimoine mondial.
- Et chose extraordinaire, à cette époque, un projet culturel international, ayant pour but de protéger le patrimoine culturel extrêmement riche de l’Iran, a été lancé.
- Oui, le projet visait l’une des provinces du Nord de l’Iran, le Guilan (épelez), au Nord du pays. En fait, tout a commencé, après le séisme dévastateur de juin 1991, à Manjil-Rudbâr. Après ce drame, le Professeur Mahmoud Tâleghâni, sociologue, s’est mis en tête qu’il fallait sauver les maisons des villages de cette région qui, je cite, «sont des témoins d’un savoir-faire exceptionnel».
- En un peu moins de deux siècles, trois séismes, ainsi que des chutes de neige très importantes, avaient sévi dans cette région, détruisant une partie considérable de son habitat traditionnel.
- Et alors, au terme de près de 7 ans de travail, ce Projet national, mis en œuvre sous l’égide de l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l’artisanat et du tourisme (I.C.H.T.O), le Musée du patrimoine rural du Guilan, a donné naissance au premier village-musée de l’Iran et de la région.
- Mais qu’y a-t-il de si particulier, dans ce village ? Une dizaine d’ensembles d’habitations, démontés, pièce par pièce, sur leur lieu d’origine, puis remontés et restaurés avec soin, sont regroupés, sur une partie des 200 hectares arborés du parc de Sarâvân. Chaque habitation est placée dans un enclos, entourée d’un potager et de bâtiments d’exploitation qui l’accompagnaient sur son lieu d’origine : grange à riz, hangar, atelier de confection, magnanerie pour l’élevage du ver à soie, four à charbon traditionnel, étable, etc… Une signalisation très didactique décrit, précisément, les bâtiments : nom, usage, lieu d’origine, dates de démontage et remontage, nom des participants aux travaux de démontage et remontage, etc…
- Les touristes découvrent, aussi, la vie quotidienne et les savoir-faire, aujourd’hui, disparus, dans une mise en valeur ludique et vivante, grâce aux animations réalisées par la population locale. Fêtes et événements sportifs sont organisés et un restaurant traditionnel sert des repas.
- Pour pouvoir se faire une idée de ce que peut être ce village-musée, consultez, directement, notre site rubrique galerie
http://french.irib.ir
- Eh bien, nous allons terminer l’émission de cette semaine, dans la gaité, en vous parlant, très brièvement, de la danse folklorique iranienne
- Ça vous étonnera, peut-être, mais la danse, en Iran, possède une longue histoire. Elle s'est développée, depuis l'époque pré-achéménide. Des fouilles archéologiques prouvent, ainsi, l'existence de cet art, depuis l'apparition du culte de Mithra, c'est-à-dire, 2000 ans avant l’ère chrétienne.
- En Iran, la danse est envisagée comme un phénomène social et/ou rituel. Elle peut intervenir, dans de nombreux contextes, comme, par exemple les évènements sociaux, les rites de passage ou encore les cérémonies. Ces contextes peuvent être associés à des fêtes nationales, des jours religieux festifs, des migrations tribales...).
- Il existe trois types de danses cérémoniales, en Iran : danse cyclique, danse de zourkhaneh, danse de Sama
- Parmi ces danses, celle de Zourkhaneh ou "maison de la force", est peut être la plus caractéristique, puisqu’elle est considérée comme, en partie, cérémoniale, et, en partie, démonstration.
- Le lieu où se déroule la cérémonie est une salle centrée autour d'une cour, autour de laquelle, se dispose les hommes, et une galerie, pour le maître (Ostad) ou le leader spirituel (Morshed) et les musiciens. L'accompagnement musical est, aujourd'hui, limité à des percussions et une récitation de passages du "Shâhnameh" de Ferdowsi. Plusieurs rythmes sont employés, et une grande variété de mouvements y sont associés, dont des démonstrations de force faites en manipulant des gourdins en bois et des chaînes métalliques, et par des démonstrations de souplesse.
- Si vous aimez avoir de plus amples information à ce sujet, tapez :
http://french.irib.ir/radioculture
Vous y trouverez un article détaillé à ce sujet.
- Eh bien, chers amis, c’est presque la fin de notre Spécial d’aujourd’hui, et il est temps de poser notre question finale.
- Les roses d’Iran sont originaires de quelle ville ?
- Répondez vite et gagnez des cadeaux.
- Et n’oubliez surtout pas de rester en contact avec nous. Au revoir et à bientôt.

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