lundi 7 mars 2011

Spécial Auditeurs du 5 Mars 2011 .IRIB


- Bonjour, chers amis auditeurs, merci d’avoir choisi d’écouter la radio francophone iranienne et de nous avoir envoyé des lettres et des mails des 4 coins du monde.
- Chers ami, aujourd'hui, nous donnerons la parole à plusieurs de nos auditeurs, puis, nous vous parlerons de l’histoire du timbre, en Iran, de la vie du poète contemporain Gheyssar Aminpour et de la Cité brûlée. Restez avec nous.


- Chers amis, nous sommes très heureux de recevoir vos lettres, mails et messages de tous les coins du monde et nous vous savons infiniment gré de nous consacrer du temps et de nous écrire.
- Le premier mail est celui d’un ami qui nous écrit du Bénin. Il s’agit d’Idrisou Aboudou. Notre ami s’exprime ainsi :
«Au nom d’Allah, Bonjour Chers Amis de l’IRIB. L'an deux mil onze et le Jeudi 10 février, à 19h30, heure du Bénin, sur la bande des 25m, et, plus précisément, sur 11775 Khz, j'ai eu la possibilité et l'honneur d'écouter ma radio. Sur ce, l'actualité était illustrée par des attentats et, donc, des morts en Irak, au Pakistan, à Cuba, ce qui est naturellement déplorable et choquant et le départ annoncé de l'Egyptien, Hosni Moubarak, un départ que nous pouvons, peut-être, applaudir, compte tenu des circonstances actuelles en Egypte».
- Et notre ami de poursuivre : « Il était une fois, donc, la dernière rubrique de ce jour, on a pu écouter cette histoire qui a donné naissance à un proverbe que je résume: "Lorsqu'une personne ne connaît pas quelque chose, elle peut l'apprendre par les autres" Seulement, je ne voudrais pas être à la place de cette jeune mariée.....Toutes mes excuses, si, à un moment donné, dans mon rapport, j'ai déformé vos informations, le signal n'est pas toujours ce qu'on souhaite. Merci. Votre auditeur, depuis Parakou, au Bénin. »
- Cher Idrisou, merci pour votre message amical et votre gentillesse. Nous vous enverrons, avec plaisir, notre carte QSL. Nous vous prions de poursuivre votre correspondance avec nous et de vous exprimer sur tous les sujets qui vous intéressent. Ami, à bientôt.
- Le deuxième courriel de cette semaine est de notre fidèle auditeur, Rachid Bouajila, qui nous écrit, ainsi, de la Tunisie :
- «Bonjour, sincèrement, je suis très heureux de vous écrire, de nouveau, après ce long silence, suite au décès de mon papa, il y a quelques mois. Un événement qui a bouleversé ma vie.
Je suis à votre disposition, pour toute information concernant mon pays, qui s'est débarrassé, définitivement, de la peur qui pesait sur nous. Passez le bonjour à toute l'équipe de la radio, et, notamment, à Leila Anvari. Attendez mes prochaines participations au Spécial Auditeurs».
- Cher Rachid, nous vous présentons toutes nos condoléances, à l’occasion du décès de votre très cher père et nous compatissons à votre douleur. Que Dieu ait son âme. Nous vous remercions pour votre message et nous nous disons au revoir et à très bientôt.
- Nous avons reçu un courriel d’un ami algérien, Farid Boumechaal, qui nous écrit ainsi :
- «Je suis un auditeur fidele de la radio islamique d’Iran et je suis fier de recevoir la bonne année 2011 et j’aimerais bien en savoir plus sur mon deuxième pays, l’Iran, et apprendre la langue farsi».
- Cher Farid, bonjour, nous sommes très heureux de vous compter parmi nos auditeurs. Dans notre programme, Spécial Auditeurs, nous cherchons à présenter davantage notre pays, l’Iran, et, chaque semaine, nous parlons de la vie d’un poète ou poétesse et présentons des régions touristiques. «Le Persan sans peine» est diffusé, le mercredi soir et le jeudi matin, chaque semaine, et puis, ce programme existe, également, sur notre site. Nous pouvons vous envoyer, également, le CD ou le DVD de ce programme. Si vous êtes intéressé, envoyez-nous un mail et nous vous l’enverrons.
- Chers amis, dans cette partie de notre programme, nous répondons à une question d’une amie auditrice Mme Maryam Sabine, d’Algérie, sur l’histoire du timbre postal, en Iran.
- Pour la première fois, en 1279, (1901) du calendrier persan, et avec la fondation d’un premier bureau de poste, à Bouchehr, par les Britanniques, l’usage du timbre s’est répandu pour l’envoi des lettres et des colis.
- En 1282, (1904), une délégation iranienne est partie, à Paris, pour négocier une impression de timbres. Un Français répondant au nom de Rister, informé de l’intention de la délégation iranienne, a fabriqué des clichés avec un dessin du Lion et du Soleil, emblème de l’Iran, et présenté les imprimés à la délégation. Mais, puisque cette personne n’avait aucune autorisation, la délégation iranienne a refusé et un autre individu en a pris la charge.
- Les responsables iraniens ont accepté les échantillons de timbre à l’effigie du Lion et du Soleil, mais l’usage du timbre, pendant un certain temps, fut reporté. En 1285, (1907), des imprimés furent mis à jour, d’après les clichés, et mis à la disposition des bureaux de poste. Ces timbres connus sous le nom de série Baqeri ont été utilisés, jusqu’en 1295 du calendrier iranien, (1917).
- En 1293, (1915), la distribution et la vente des timbres n’était plus le monopole de la Poste iranienne. En 1294, (1916), l’Iran devint membre de l’Union mondiale des Postes. Plus tard, sous le patronage de Mirza Ali-Khan Aminodowla, ministre de la Poste et du bureau national d’enregistrement et du timbre, a déclaré que, désormais, tous les actes commerciaux de vente et d’achat, tous les documents concernant les biens immobiliers devaient être enregistrés.
- Etant donné que la publication des timbres était le monopole des gouvernements, les images et les messages sur les timbres reflétaient la politique de ces gouvernements. Sous les Qâdjârs, l’emblème Lion et Soleil ou l’effigie du Shâh étaient les seules images autorisées.
- Sous la dynastie pahlavi, certaines démarches, comme l’impression des timbres avec des images des monuments historiques iraniens et des rois achéménides et sassanides, le changement du nom officiel de la Perse, en Iran, et la publication de timbres, pour commémorer les grands poètes iraniens, comme Saadi, Rudaki et Ferdowsi, furent entreprises.
- La grande particularité des timbres, à cette époque, c’est qu’ils étaient souvent consacrés au Shâh et à la famille royale. Les mariages, les naissances et le couronnement donnaient l’occasion d’imprimer ce genre de timbres.
- Avec la victoire de la Révolution islamique, les thèmes et les images sur les timbres ont changé. Les images des timbres, tout de suite après la victoire étaient consacrées au soulèvement populaire. Les événements deu Khôrdad 1342, 17 Shahrivar 1357 et du 22 Bahman ont été mises sur les timbres, pour tracer, en quelque sorte, les étapes de la victoire.
- Certains timbres étaient consacrés à la commémoration du Shahid Mottahari, Ali Shariati et l’Ayatollah Taleqani. Certains timbres rappellent la résistance et la grandeur de certaines personnalités historiques, comme le timbre à l’effigie du Dr Mohammad Mossadegh, émis, à l’occasion de son centenaire.
- L’emblème «Soleil et Lion» et l’effigie des rois qâdjârs et pahlavis, notamment, dans l’arrière-plan des timbres, ont été remplacés par celui de la République islamique d’Iran.
- Au lieu de l’émission de timbres, pour la commémoration des 2500 ans de la monarchie en Iran, des timbres sont sortis pour célébrer certaines fêtes religieuses. Des timbres ont été émis, pour célébrer la semaine de l’unité entre Chiites et Sunnites et rendre hommage à l’Intifada palestinienne et au soulèvement afghan.
- Dans les timbres, d’après la révolution, la question du martyre revêt une importance toute particulière et les timbres sont consacrés aux martyrs de la Guerre imposée. Certains timbres racontent les grands moments de la guerre.
- Aujourd’hui, plusieurs associations de philatélie sont actives, en Iran, et collectionnent des timbres et il y a même des revues spécialisées.
- Chers amis, nous allons, à présent, vous parler du poète contemporain et novateur iranien, Gheyssar Aminpour.
- Aminpour ne cherche plus à bâtir son œuvre avec des cartouches. Il est bien loin de l’époque de «l’alerte rouge» ; l’époque où «la poupée en sang de l’enfant qui courait décapitée» pesait dans sa besace de poète. Pourtant, le souvenir de ce passé hante, aujourd’hui, encore, sa création.
- Gheyssar Aminpour est le fils du Sud iranien. Il est né, dans un village, aux environs de Dezfoul, et fut, à ce titre, un témoin (qui plus est, vigilant) de la guerre irako-iranienne. A n’en pas douter, cette tragédie marqua, profondément, son œuvre, et le rangea, dans les premières années de sa carrière poétique, dans le camp des poètes dits «révolutionnaires» ; de ceux qui s’appliquèrent à chanter le courage et le dévouement dont firent preuve les martyrs de la guerre. De l’idéalisme de ces années-là, il passe, ensuite, au réalisme, en donnant, ainsi, le jour à ses plus belles œuvres poétiques.
- Les miroirs soudains figurent parmi les textes de cette seconde période. D’une facture poétique plus moderne, du point de vue thématique et formel, son vers acquit, alors, plus de liberté, et s’ouvrit, comme il le dit lui-même, à des termes nouveaux, voire, spécifiques, comme "avion" ; un lexique inapproprié, pour ce qui concerne la poésie classique. Le souci de définir la complémentarité de la poésie moderne et classique constitua et constitue encore l’une des préoccupations majeures d’Aminpour, comme le prouve le choix de sa thèse de doctorat, Une introduction à l’esthétique de la poésie moderne et classique.
- Le poète s’est, aussi, exercé, dans le domaine de la poésie pour l’enfance et la jeunesse, qu’il contribua à développer avec talent. Aminpour devint, ensuite, membre associé de L’Académie des Lettres iraniennes, tout en poursuivant sa carrière de professeur de Lettres à l’Université de Téhéran et à l’Université Az-Zahra de Téhéran.
- Il a poursuivi, également, ses activités de poète, en espérant des jours meilleurs, pour l’avenir de la culture iranienne ; mais la mort le saisit à l’âge de 48 ans et il quitte ce monde d’ici-bas, en l’an 1386 du calendrier iranien, soit en 2008. Et voici, pour terminer ce sujet, un court poème de Gheyssar :
- Notre chanson d’amour s’est brisée dans la gorge
Le silence avait raison, la voix est restée dans la gorge
Mon cœur n’a plus envie de chanter
Le seul prétexte du cœur s’est étouffé dans la gorge
Hermétiquement, comme les sanglots serrés de mon cœur
Ces pleurs se sont brisés dans la gorge
&&&&&&&&&&&&&&&&&Musique&&&&&&&&&&&&&
- Pour terminer l’émission d’aujourd’hui, voici, chers amis, un sujet sur la «Cité brûlée » ou en persan «Chahr-e-Soukhteh».
- «Chahr-e-Soukhteh», (littéralement la cité brûlée), est l’un des plus remarquables emplacements archéologiques du monde, située, sur la rive de la rivière «Helmand», au bord de la route reliant la ville de «Zahedan» à «Zabol», à 55 kilomètres, au sud de «Zaboul». Fondée, à l’aube de l’ère urbaine, la cité fut bâtie sur l’une des avancées du delta du Sistan, dominant de quelques mètres les plaines environnantes. Dès le 3e millénaire avant notre ère, les habitants y cultivaient la terre. Cette chaîne de petites collines, qui juxtapose les plus anciennes terres du delta de «Helmand», remonte à l’âge de bronze.
Les plus anciens vestiges, qui datent du 3e et du 4e millénaire av. J.-C., se concentrent, dans la partie orientale de la cité. Le site archéologique, à proprement parler, étendu sur une aire de 150 hectares, occupe une position géographique singulière, ce qui explique l’intérêt manifesté, à son égard, par les équipes archéologiques iraniennes et étrangères. L’un des premiers chercheurs qui mentionne le nom du site, dans ses rapports, est le Britannique, Charles Edward, qui s’y rendit, vers la seconde moitié du XIXe siècle, sous le règne de Nasseredine Shâh Qâjâr. Cependant, le premier rapport archéologique à avoir, scientifiquement, décrit la ville, et qui contient des informations encore valables, appartient à l’archéologue anglais, Aurel Stein. Au cours d’une visite, effectuée, en 1916, dans la province du Sistan, Stein réussit, en excavant la terre, à définir la date approximative de la naissance de la cité. Selon son rapport, l’édification de la ville aurait eu lieu entre la seconde moitié du 2e et le 3e millénaire avant notre ère.
Dans cette cité d’environ, 15 à 16.000 habitants, la vie sociale s’organisait autour d’une intense activité économique liée au passage de nombreuses caravanes. Bien qu’elle manquât d’un système politique, au sens moderne du terme, «Chahr-e-Soukhteh» bénéficiait de l’une des organisations urbanistiques les plus avancées de son temps, avec des canalisations d’eau, des entrepôts de marchandises, des réserves de grains aux portes scellables, des ustensiles destinés à transporter ou à conserver les produits. Fondée, en 3.200 ans avant J.-C., la cité commença à se développer, avec l’arrivée des premiers commerçants étrangers, qui vendaient leurs marchandises aux habitants et leur en achetaient en grande quantité. Ainsi, loin d’être un pole agricole ou d’élevage, la ville vivait, essentiellement, de l’industrie et du commerce. La culture et l’élevage servaient, quant à eux, à nourrir les autochtones et la population qui peuplaient de nombreux villages environnants.
Au paroxysme de son épanouissement, c'est-à-dire, 2.500 ans av. J.-C., la ville s’étendait sur une aire de 80 hectares. Des voies maritimes la reliaient, via la mer de Makran (Oman) et le golfe Persique, à la Mésopotamie et à l’Inde. Ce fut à cette époque que la ville commença, paradoxalement, à perdre de son importance, pour ne devenir, entre 2000 et 1800 ans av. J.-C., qu’un tout petit village. La raison de ce phénomène de dépeuplement semble être de nature climatique : la rivière «Helmand» déborde une fois tous les trois ou quatre ans, provoquant de vastes inondations. Ces crues sont souvent suivies de longues périodes de sécheresse, dans la mesure où le fleuve change de lit et se dirige vers d’autres directions. C’est ce qui se produisit à «Chahr-e-Soukhteh» : la rivière changea de lit et priva la population d’eau. En l’absence de réserves hydrauliques suffisantes, il était impossible de cultiver la terre, d’élever du bétail. De cette sécheresse, le commerce pâtit, également. La ville perdit, donc, de son importance, et se rétrécit, telle une peau de chagrin. Les gens décidèrent, alors, d’immigrer vers d’autres régions. Entre 2.000 et 1.800 ans av. J.-C., une seconde vague de sécheresse s’abattit sur la région, et cette fois, elle provoqua un grand incendie. L’incendie ravagea l’un des plus importants édifices de la ville, connu sous le nom de «Palais brûlé». Après ce désastre, on ignore ce que sont devenues quelque 200 familles ou plus qui vivaient à «Chahr-e-Soukhteh». Tout ce que l’on sait, c’est qu’elles quittèrent, définitivement, la cité.
Les archéologues ont découvert les restes d’une fillette, vraisemblablement, âgée de 12 à 13 ans, qui vivait à «Chahr-e-Soukhteh», il y a de cela, 4800 ans. Cette fillette était atteinte d'hydrocéphalie. Sa maladie semble avoir été diagnostiquée par les médecins ou les guérisseurs qui décidèrent alors d’une trépanation. Une partie de l’os pariétal est, ainsi, enlevée, et le surplus du liquide, vidé.
La fillette survit à l’opération, mais succombe, au bout de 6 à 9 mois, faute de traitement anti-inflammatoire. Mais le fait d’avoir le courage de recourir à une telle opération chirurgicale révèle le degré de maîtrise des médecins de la cité. Sur la base de ce constat, il est, donc, permis de supposer que ces spécialistes parvenaient à traiter, avec autant, sinon plus, d’efficacité, les cas moins compliqués, comme les fractures osseuses ou encore les caries dentaires.
Une autre découverte est celle d’un œil artificiel à fonction esthétique qui est déposé sur l’orbite oculaire gauche d’une femme, âgée de 25 à 30 ans. De grande taille, la femme aurait, visiblement, perdu son œil, dès l’enfance, car l’usage continu de la prothèse avait créé une sorte de plaque au niveau de la paupière inférieure, dont la trace est encore visible sur l’œil artificiel.
La chose la plus intéressante reste, tout de même, sa représentation esthétique : la pupille est dessinée au milieu de l’œil et des traits parallèles, formant une sorte de losange, figurent l’iris. Les capillaires à peine visibles ont été représentés avec de très fins fils d’or d’un demi- millimètre de diamètre. À l’image de l’œil naturel, le globe oculaire est de couleur blanche, dont il ne reste que quelques traces microscopiques. Deux trous situés sur les deux côtés de l’œil, par où passait un bandeau extrêmement fin, servaient à le fixer sur l’orbite. On ignore, encore, de quoi est fait cet extraordinaire objet, mais le choix de la matière est très intelligent. Le fabricant a, subtilement, évité d’utiliser le bois, le métal, la céramique ou la pierre, car chacune de ces matières provoque des lésions cutanées, au contact de la peau. L’œil est fait à partir d’un composé para-plastique, bien flexible, qui est un mélange de goudron naturel et de graisse animale, celle du mouton, je crois. Une fois préparé, le mélange a été pétri, puis, façonné, donnant forme à un globe que le fabricant a crevassé, plutôt que de ciseler, pour y fixer les capillaires en or.
- Chers amis, notre programme touche ici à sa fin. N'hésitez pas à nous écrire, par courriers ou mails, et à embellir, ainsi, notre programme, de vos suggestions et points de vue. Rendez-vous à la semaine prochaine!







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